En ce moment, beaucoup d’enfants sont en vacances. Et nous avons eu le plaisir de voir certains d’entre eux venir faire le Qi Gong avec leur maman pendant les séances.
Et du coup, cela m’a donné envie de vous écrire cet article. Car, en effet, peu d’enfants pratiquent le Qi Gong. C’est normal qu’ils soient peu attirés par cette discipline car ils sont dans la période de leur vie qu’on appelle l’énergie du « Jeune Yang ». C’est-à-dire qu’ils ont besoin d’être souvent en mouvement, qu’ils aiment l’action, ce qui va vite et l’extériorisation vers les autres. Or, en Qi Gong, on cherche à ralentir, à se tourner vers soi. On leur demande donc quelque chose qui semble contradictoire avec leur nature.
Et pourtant, le Qi Gong peut leur apporter tellement de bienfaits.
En effet, nous sommes actuellement dans une société qui valorise beaucoup l’énergie Yang. La vitesse, la compétition, la réussite sont des symboles d’énergie Yang et sont mis à l’honneur dans notre culture. Les enfants, confrontés à notre société, se retrouvent donc avec l’énergie Yang de la société ajoutée à leur énergie Yang naturelle. S’ils arrivent à pratiquer un peu de Qi Gong, cela leur permet de cultiver une part d’énergie Yin et de rétablir ainsi une sorte d’équilibre en eux.
Certains d’entre vous le savent peut-être, mais j’ai été enseignante en primaire pendant plusieurs années, et j’ai eu l’occasion de proposer du Qi Gong dans mes classes. Presque tous les jours, nous prenions 15 minutes pour pratiquer des mouvements. Et je peux vous dire que les enfants aimaient cela et en redemandaient. Il y avaient également des effets très positifs, à la fois sur l’ambiance de la classe, mais aussi sur la gestion du travail et la gestion des émotions. Certains enfants reprenaient même ces mouvements chez eux le soir et les montraient à leurs parents. Et je ne suis pas la seule à pouvoir vous parler de cette expérience positive, car certaines de mes collègues l’ont également expérimenté dans leur classe.
Oui, mais alors, comment pratiquer le Qi Gong avec les enfants ?
Pour cela, il va falloir adapter et tenir compte de leur jeunesse et de leur énergie.
Ainsi, il vaut mieux leur proposer régulièrement des séances courtes de 10 à 15 min. On peut aller jusqu’à 30 min pour certains enfants et les jeunes adolescents. Mais il vaut mieux s’arrêter dès que l’on sent des signes d’impatience.
On va également privilégier les mouvements dynamiques, ceux qui bougent plus et qui ne sont pas trop statiques, comme par exemple des mouvements des 8 pièces de Brocart. Attention, dynamique ne signifie pas qu’on va pratiquer les mouvements rapidement, on peut les pratiquer avec lenteur. Mais on va chercher, avec eux, à bouger, même lentement, et éviter d’être immobile. Ainsi, les postures telles que celle de l’arbre risquent d’ennuyer rapidement les enfants.
Les enfants aiment beaucoup les auto-massages. Ce qu’ils préfèrent, ce sont les tapotements et percussions sur les différentes parties du corps. Attention, toutefois, à bien leur préciser qu’il s’agit de tapotements et qu’on ne cherche pas à se taper. Il est important de leur expliquer la différence : on cherche juste à créer des vibrations et cela ne doit en aucun cas faire mal.
Les enfants aiment également beaucoup les « images ». Ainsi, quand on tapote le corps, on peut leur dire qu’ils peuvent imaginer une pluie légère, comme de la bruine, qui tombe sur eux. Quand on capte l’énergie pure avec nos mains et qu’on la fait entrer en nous, on peut leur dire qu’ils attrapent la joie, la bonne humeur et toutes les jolies choses du monde et qu’ils les font ensuite entrer et descendre en eux. Quand on pratique le mouvement de l’éléphant, leur dire qu’ils sont aussi forts et costauds qu’un éléphant et que donc, pour eux, le ciel est aussi léger qu’une plume et qu’ils peuvent le soulever. Etc…
Enfin, en lien avec ce dernier point, les enfants ont une préférence pour les mouvements qui imitent les animaux. Le Qi Gong devient alors un jeu pour eux. Et c’est une chance, car il y a beaucoup de mouvements de la nature dans le Qi Gong. Notre enjeu devient alors de les canaliser pour qu’ils ne tombent pas dans l’excès et ne s’excitent pas dans ces mouvements.
Pour vous aider, si vous manquez d’idées, voici quelques vidéos de mouvements qui sont sympathiques à pratiquer avec les enfants. Bien entendu, vous allez devoir les adapter en prenant en compte les différents points qui viennent d’être évoqués. Car en effet, ces vidéos, je les ai tournées à l’attention des adultes. Mais, cela peut vous faire une bonne piste de travail :
Ouvrir les yeux et pousser la montagne
Bouger les mains comme des nuages
Le grand phénix prend son envol
Une fois que vous avez pratiqué ces mouvements dynamiques avec eux, vous pouvez les amener pendant 2 à 3 min à de petits exercices de respiration : leur faire prendre une respiration lente et abdominale. Pour les tous petits, mais qu’on peut adapter avec les plus grands, il y a l’exercice de « l’ascenseur à doudou ». On leur demande de s’allonger sur le dos, de poser leur doudou sur le ventre et, quand il inspirent, le doudou doit monter, et quand ils expirent, le doudou doit redescendre.
Et pourquoi pas, pratiquer avec eux un peu de méditation à la toute fin de séance. Choisissez dans ce cas une visualisation. Vous pouvez, par exemple, leur demander d’imaginer un grand ciel bleu d’été sans nuages dans leur poumons, ou bien une belle fleur de lotus rouge dans leur cœur, ou encore un immense océan dans leur reins. Bien entendu, avant cela, vous aurez révisé avec eux où sont leurs organes et ce qu’est une fleur de lotus 😉
Voilà, j’espère que ces quelques pistes auront pu vous aider. J’ai beaucoup parlé des enfants, mais on peut tout à fait pratiquer avec des adolescents également. En fonction de leur âge et de leur état d’esprit, on va pratiquer des adaptations analogues en glissant progressivement vers le même type de séance que pour les adultes.
L'envol des oies sauvages 